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Sauvages des Rues - Belles et Rebelles, une exposition qui bouscule notre notion du "Sauvage"

 

Sauvages des Rues - Belles et Rebelles, une exposition qui bouscule notre notion du "Sauvage"

Ce 18 mai dernier, l’exposition Sauvages des Rues, Belles et Rebelles a été inaugurée au Jardin Conservatoire Vauban en présence de M. Jean-Pierre CHATEAU, maire de Guérigny, M. Éric GUYOT, premier adjoint ainsi que le conseil des jeunes de la commune et plusieurs habitants.

Cette exposition, présente du 17 au 31 mai 2019, nous a été prêtée par le Centre Permanent d’Initiative pour l’Environnement de Bourgogne pour une double occasion : l’organisation de la semaine de la biodiversité organisée dans le cadre du Bassin Versant des Nièvres et la Fête de la Nature et du Bien-Etre qui a lieu à Guérigny le samedi 25 mai.

Cette exposition est atypique et très intéressante car elle met l’accent sur les végétaux qui vivent dans nos rues, sur les murs, dans les fissures, sur les toits, bref, sur toutes ces plantes qui poussent spontanément autour de nous mais que nous ne voyons pas ou que nous ignorons.  Souvent qualifiées de mauvaises herbes ou d’herbes folles, elles sont très mal connues aujourd’hui alors qu’elles recèlent des propriétés insoupçonnées. Nous pouvons par exemple citer la Chélidoine très efficace pour soigner les verrues. D’autres sont comestibles comme les pissenlits ou la bourrache et peuvent très facilement égayer une salade.

L’exposition pose également des questions beaucoup plus profondes et interroge notre relation à la « Nature » et au « Sauvage ». L’être humain a, jusqu’à présent, construit les villes en opposition à la « Nature » sauvage, inconnue et hostile. Puis, au fil du temps, nous avons accepté une Nature maîtrisée, cantonnée à des espaces spécifiques, dépourvue de son côté spontané et sauvage comme l’étaient les jardins à la Française et à leur façon également, les jardins à l’Anglaise. Avec l’interdiction d’utiliser les produits phytosanitaires depuis le 1er janvier 2017  et le passage au Zéro-phyto pour les communes en 2020, cette exposition pose également la question de la ville de demain et de la place de cette nature, autrefois réprimée, dans nos espaces publics.

Faut-il continuer à lutter contre cette nature sauvage qui essaime en ville avec des techniques toujours plus nombreuses  à des coûts toujours plus importants ou est-il préférable de changer notre regard sur ces plantes ? Est-il possible de ne plus les voir comme une nuisance mais comme une ressource qui peut être valorisée par des moyens simples ? Pourquoi ne pas imaginer des villes-jardins en mouvement en reprenant les concepts du paysagiste Gilles Clément ? Une ville qui ne serait jamais tout à fait pareille mais avec des nuances qui évoluent d’une année et d’une saison à l’autre ? Pourquoi ne pas simplement accepter cette part de « sauvage » qui pousse à nos portes et que nous avons tous ancré au plus profond de nous ? Et si, finalement, accepter ces plantes s’était s’accepter soi-même dans son environnement ?

La question est posée et vous aurez l’occasion d’y réfléchir en visitant cette exposition disponible du 17 au 31 mai au Jardin Vauban de Guérigny.

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