Qualité des rivières
Le cadre de référence pour évaluer la qualité de l'eau
L'évaluation de la qualité de l'eau des cours d'eau se base sur les éléments de la directive cadre européenne sur l'eau (2000/60/CE), qui introduit les principes d'atteinte du « bon état global » des masses d'eau à l'horizon 2015. L'évaluation de l'état des masses d'eau prend en compte des paramètres différents (biologiques, chimiques ou quantitatifs) suivant qu'il s'agisse d'eaux de surface (douces, saumâtres ou salées) ou d'eaux souterraines. Pour atteindre le bon état des cours d'eau, les paramètres écologiques et chimiques doivent être considérés au minimum comme bon.
A l'échelle du bassin Loire Bretagne, les cours d'eau ont fait l'objet d'évaluations pour établir un état des lieux et définir des échéances pour l'atteinte de ces objectifs qualitatifs. Sur le bassin versant de la Nièvre, les échéances portent sur 2015 pour la Nièvre de Champlemy et 2021 pour la Nièvre d'Arzembouy et la Nièvre aval.
Textes de référence :
- Loi sur l'eau et les milieux aquatiques du 30 décembre 2006
- Arrêté du 25 janvier 2010
La qualité de l'eau sur le bassin versant de la Nièvre
La qualité de l'eau s'évalue en tenant compte de paramètres biologiques : macro-invertébrés aquatiques, diatomées, poissons, végétation macrophytique et de paramètres physico-chimiques (oxygène, nitrates, phosphore...).
Détail des paramètres biologiques utilisés :
IBGN Indice Biologique Global Normalisé |
L’IBGN est une méthode standardisée qui permet d’évaluer la qualité biologique d'un cours d'eau. Il permet d’attribuer une note au cours d’eau selon la quantité et la qualité des macro-invertébrés aquatiques trouvés dans l’eau. En effet, certaines espèces bio-indicatrices sont dites polluo-sensibles (sensibles à la pollution) comme les plécoptères alors qu’au contraire d’autres sont résistantes aux pollutions comme les chironomes. | |
IBD Indice Biologique Diatomées |
Les diatomées sont des algues microscopiques unicellulaires, qui se fixent la plupart du temps sur les cailloux, rochers ou végétaux. Elles sont bien développées dans les cours d'eau du département. La rapidité de leur cycle de développement et leur sensibilité aux pollutions, notamment organiques, azotées et phosphorées en font des organismes intéressants pour la caractérisation de la qualité d'un milieu. Le peuplement est déterminé par les teneurs en matières organiques et en nutriments (azote et phosphore). | |
IPR Indice Poisson Rivière |
L’IPR consiste à évaluer l’écart des peuplements de poissons présents dans le cours d’eau par rapport à ceux qui devraient être présents dans le type de cours d’eau étudié. À travers cet indice, il est possible d’apprécier la qualité des milieux aquatiques et l’état écologique général des cours d’eau. |
Sur le bassin versant de la Nièvre, les résultats font état d'une bonne à très bonne qualité biologique des cours d'eau sauf pour le paramètre IPR (poissons) sur la Nièvre d'Arzembouy et la Nièvre aval. En effet, l'espèce repère, le brochet, et les espèces migratrices telles que l'anguille sont peu représentées dans les cours d'eau. Les causes de ces absences peuvent être variées : faible diversité d'habitats aquatiques, entraves au libre déplacement des espèces, anciennes pollutions du milieu...
La qualité physico-chimique est satisfaisante, ave cependant des teneurs en nitrates comprises entre 10 mg/L et 30 mg/L en hiver dans la Nièvre d'Arzembouy et la Nièvre aval.
Sources de données :
Agence de l’Eau Loire Bretagne : www.eau-loire-bretagne.fr
Téléchargement des données brutes : osur.eau-loire-bretagne.fr/exportosur/action/Geographie
Données inventaires piscicoles : www.image.eaufrance.fr/poisson/poissons.htm
La qualité des eaux souterraines
Le bassin versant de la Nièvre est concerné par trois nappes d'eau souterraines (cf. carte). Seule la nappe souterraine située au Nord du bassin versant présente une qualité de l'eau non satisfaisante : les nitrates et les pesticides s'y retrouvent en quantités importantes.
Les usages du bassin versant des NièvRes
Une vallée exploitée
Depuis le XVème siècle, la Nièvre et ses affluents ont été modelés par la métallurgie. Des moulins, des forges, des biefs ont été construits de manière à utiliser la force de l'eau. En effet, ce territoire, comme la majeure partie du département, possédait les trois éléments indispensables à la production de fonte :
- du minerai de fer en surface ou du minerai alluvionnaire, facile à exploiter
- des étendues boisées pour le chauffage des fourneaux
- des cours d'eau pour la force hydraulique ou pour le transport du matériel
Ces richesses ont fait de la Nièvre toute entière un site réputé pour la métallurgie. Ainsi, les Forges de Guérigny, spécialisées dans la fabrication d'ancres pour la Marine, reçoivent en 1755 le titre honorifique de Forges Royales.
Le petit patrimoine bâti
Les lavoirs constituent une part importante du petit patrimoine bâti de la Nièvre. Ils sont très présents sur l'ensemble du bassin versant et la plupart ont bénéficié d'opérations de restauration. Il en existe une grande variété, tant d'un point de vue architectural qu'au niveau de leurs implantations. Ils sont le témoignage fort, en plus des nombreux ouvrages et vestiges de forges, de l'utilisation des cours d'eau dans la vie quotidienne des villages.
Un exemple d'activité industriel : l'ancienne usine de Lambiotte
L'usine Lambiotte s'est implantée à Prémery à la fin du XIXème siècle. Les activités principales étaient la fabrication de charbon de bois et l'extraction de composés chimiques, essentiellement par distillation. Aujourd'hui, suite à un classement SEVESO, le site devenu orphelin a été pris en charge par l'ADEME pour engager sa dépollution et sa déconstruction. Un musée virtuel permet de rendre compte du fonctionnement de l'usine lorsqu'elle était encore en activité.
L'alimentation en eau potable
L'alimentation en eau potable constitue la principale source de prélèvement d'eau sur le bassin versant. Les captages sont localisés au niveau de sources en milieu karstique et représentent plus d'1,3 millions de m3 d'eau par an.
Une activité agricole diversifiée
Avec 50 % de sa surface occupée par de la forêt, 28 % par les prairies et 19 % par des terres arables, le bassin versant des Nièvres s’avère assez agricole (chiffres 2006). La surface agricole utile (SAU) est restée stable depuis les années 2000 sur le bassin versant avec 29 515 ha de SAU en 2000 contre 29 537 ha de SAU en 2010, soit une légère augmentation de 1 % sur la période 2000-2010.
Entre 2000 et 2010, le nombre d’exploitations agricoles est passé de 294 à 243 exploitations, représentant ainsi une baisse de 17 %. Le nombre des petites et moyennes exploitations (SAU inférieure à 100 hectares) a diminué au profit de plus grandes exploitations : on note une augmentation de 8 % des exploitations de plus de 100 ha entre 2009 et 2012. Comme aux échelles nationale et départementale, le vieillissement des chefs d’exploitation est observé : en 2000, les moins de 40 ans représentaient 25 % des actifs agricoles contre 16 % en 2010.
Les exploitations à dominante élevage (bovins viande, ovins, caprins, autres herbivore) représentent plus de la moitié des exploitations du bassin versant en 2010 (52 % des exploitations en bovins viande, ovins caprins ou autres herbivores). Les grandes cultures sont également bien représentées avec 20 % des exploitations à dominante production végétale (céréaliculture, oléoprotéagineux, cultures générales).
Un pré-diagnostic agricole et environnemental a été réalisé en 2014 afin de faire un état des lieux du territoire. La plaquette ci-dessous fait la synthèse de ce rapport (cliquez sur le lien PDF).
Plaquette pré-diagnostic agricole et environnemental BV Nièvres
A la suite du pré-diagnostic, une étude plus approfondie des pratiques agricoles est engagée en 2016 sur le bassin versant et assurée par la cellule bassin versant des Nièvres.
Des activités récréatives
Des activités telles que la pêche, la baignade (étang de Prémery), la promenade ou la randonnée peuvent se pratiquer. Des sites naturels ont été aménagés et ouverts au public par le Conseil Général de la Nièvre :
- les coteaux du Chaumois à Parigny-les-Vaux,
- le domaine de la Beue à Varennes-Vauzelles.
Ils offrent des parcours balisés pour la découverte d'éléments faunistiques ou floristiques remarquables.
Lien vers le site du Conseil Général : cliquez ici
Peu de pratique de canöe ou de kayak n'est possible sur des cours d'eau non domaniaux, bien que certains biefs ou canaux soient navigués par des riverains.
Cinq associations agréées pour la pêche et la protection du milieu aquatique (AAPPMA) sont présentes sur le territoire : « La Perche de Prémery », « Le Vairon » à Poiseux et Lurcy-le-bourg, « Le Garbot » à Guérigny, « Le Brochet » à Urzy et « La Corcille » à Nevers.
De plus amples formations peuvent être obtenues à:
La Fédération Départementale pour la Pêche et la Protection des Milieux Aquatiques :
http://www.federationpeche.fr/58
Bureaux ouverts du lundi au vendredi de 8h à 17h30
174 Faubourg du Grand Mouësse
58000 NEVERS
Caractéristiques du bassin versant
Une rivière qui donne son nom au département
Entièrement inclus dans la Bourgogne, le bassin versant de la rivière Nièvre est situé dans le département homonyme. D'une surface de 640 km², il représente 9.4% de la surface du département.
Un bassin versant : définition
Un bassin versant est l'ensemble du territoire qui recueille les eaux souterraines et de surface pour les concentrer dans une rivière et ses affluents. Un bassin versant a des frontières naturelles qu'on appelle « ligne de partage des eaux ». Elles suivent la crête des collines. Les gouttes de pluie tombant d'un côté ou de l'autre d'une ligne de partage des eaux alimenteront deux bassins versants côte à côté distincts.
Schéma d'un bassin versant
Source : "La restauration des cours d'eau" recueil d'expériences sur l'hydromorphologie. ONEMA, Agence de l'Eau
Un découpage en trois « masses d'eau »
Le bassin versant de la Nièvre est composé de trois masses d'eau superficielles (cf. carte) ou sous-bassins versants aux caractéristiques géologiques, morphologiques et hydrologiques qui leur sont propres : la Nièvre de Champlemy, la Nièvre d'Arzembouy et la Nièvre Aval.
La Nièvre de Champlemy est classée en première catégorie piscicole. Elle prend sa source au Sud de la commune de Champlemy et représente une surface de 232 km².
La Nièvre d'Arzembouy, classée en seconde catégorie piscicole , prend sa source à l'Est de la commune d'Arzembouy et représente une surface de 249 km².
Enfin la Nièvre aval naît de la confluence de la Nièvre d'Arzembouy et de la Nièvre de Champlemy au niveau de la commune de Guérigny et se jette en rive droite de la Loire à Nevers.
Un réseau hydrographique assez dense
L'ensemble du réseau hydrographique représente plus de 400 km de cours d'eau, sur une surface de bassin versant de 637 km². Une vingtaine d'affluents est recensée sur le bassin versant. Le pendage général des couches vers l'ouest et l'orientation sub-méridienne des failles influencent très nettement la distribution du réseau hydrographique. Ainsi, les affluents sont majoritairement situés en rive gauche (cf.carte). Les eaux du bassin versant s'écoulent du nord vers le sud. Les pentes moyennes sont respectivement de 2,4‰ pour la Nièvre de Champlemy, 4,5‰ en ce qui concerne la Nièvre d'Arzembouy en amont de Prémery (pente prononcée) et devient plus faible sur la partie aval avec 1,8‰.
Le bassin versant de la Nièvre se situe sur les « plateaux » calcaires du Nivernais qui sont formés de terrain du Jurassique moyen et supérieur et constituent les principaux aquifères. De nombreuses sources karstiques sont répertoriées sur le territoire.
Un climat océanique dégradé
Le secteur est soumis à un climat océanique dégradé : il s'agit d'un climat océanique sous influence d'un climat continental venu de l'Europe de l'Est, avec des écarts de températures plus marqués et prolongés en hiver (-15°C) et en été (35°C) par rapport au climat océanique. Les plus fortes précipitations ont lieu en été et en automne.
Un bassin versant forestier et agricole
Près de la moitié du bassin versant de la Nièvre est occupé par des zones boisées, presqu'exclusivement composées de forêts de feuillus (les conifères représentent moins de 5% du territoire et apparaissent en vert foncé sur la carte d'occupation du sol), dispersées sur l'ensemble du territoire. Les forêts de conifères sont généralement exploitées par des propriétaires privés.
Les prairies, couvrant plus du quart de la surface du bassin, se situent généralement en fond de vallée, le long des cours d’eau. Les zones de cultures sont disséminées sur un cinquième du territoire.Le territoire est très peu urbanisé (3% du territoire). Les zones urbaines sont concentrées à l’aval du bassin versant au niveau de la confluence de la Nièvre avec la Loire, sur Nevers et son agglomération, et sur les communes de Guérigny et Prémery.
La géologie du bassin versant
Le bassin versant de la Nièvre repose essentiellement sur un socle calcaire du Jurassique Moyen et Supérieur, constitué de grès, argiles et marnes du Trias et Lias du Bazois. C'est par un réseau karstique complexe que sont alimentées les sources du bassin versant. Des ruisseaux secondaires et des effondrements de rivières souterraines ont taillé des combes sur les plateaux. Les deux Nièvres ont emprunté les couloirs marneux vers le sud.