Patrimoine bâti
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Les crues
contenu
Les zones humides
Définition
La loi sur l'eau de 1992 définit les zones humides comme « des terrains exploités ou non, habituellement inondés ou gorgés d'eau douce, salée ou saumâtre, de façon permanente ou temporaire; la végétation quand elle existe y est dominée par des plantes hygrophiles pendant au moins une partie de l'année. »
Les différents types de zones humides
Il existe une grande diversité de zones humides : mares, marais, prairies humides, prairies inondables, sources, suintements, boisements humides, roselières, berges des étangs, cariçaies, annexes hydrauliques tels que les bras morts...
Sur le bassin versant de la Nièvre, des premiers inventaires ont révélé la présence d'habitats naturels d'intérêts communautaires (européen) ou déterminants pour la Bourgogne (rares en Bourgogne). Il s'agit par exemple des tourbières de la forêt de Prémery, des prairies mésohygrophiles1 de fauche, des mégaphorbiaies2, des forêts de frênes et d'aulnes à Carex remota...
Des zones utiles
La diversité des zones humides se traduit par une pluralité de services rendus à l'homme et à son environnement, notamment :
- Des services de régulation ;
- Des services de production ;
- Des services culturels.
Selon leur type et leur localisation, les zones humides assurent des fonctions d'épuration de l'eau, d'atténuation des crues, de soutien d'étiage aux cours d'eau et de véritables réservoirs d'eau... Elles constituent par ailleurs d'excellents réservoirs de biodiversité et accueillent près de 35% des espèces rares en danger. Pour autant, la surface de zones humides a régressé de 50% en 50 ans...
Un atlas cartographique
Le Conservatoire d'Espaces Naturels de Bourgogne a réalisé en 2014 une cartographie des zones humides potentielles à l'échelle du bassin versant de la Nièvre. Ce travail a permis d'établir des zones de présence probable de zones humides, qui sont concentrées essentiellement à proximité des réseaux hydrographiques du bassin. Ce zonage correspond à moins de 5% de la surface totale du bassin versant.
Télécharger la plaquette zones humides du bassin versant des Nièvres
Cette étude devrait se poursuivre par une campagne d'inventaires de terrain pour vérifier la présence ou non des zones humides précédemment cartographiées. Cet inventaire permettra de caractériser les zones humides (identification du type de zone humide) et définir leurs usages, leurs fonctions et les menaces qui peuvent peser sur elles.
La protection des zones humides
L'article L. 211-1 du code de l'environnement affirme le principe selon lequel la préservation et la gestion des zones humides sont d'intérêt général. Aussi, le propriétaire d'une zone humide doit être vigilent sur ses pratiques afin d'en garantir son maintien.
Il existe différentes manières de protéger ces milieux : en les intégrant aux documents d'urbanisme, en mettant en place des partenariats avec les exploitants agricoles... et en valorisant ou communiquant sur l'importance de ces milieux pour la qualité de notre environnement.
Pour aller plus loin :
http://www.zones-humides.eaufrance.fr/
Télécharger la plaquette zones humides du bassin versant des Nièvres
1Milieu humide une partie de l'année seulement
2Désignent les habitats assez humides, au niveau des bordures de cours d'eau, des prairies alluviales et des forêts humides, colonisées par une végétation dense de hautes herbes (1m à 1,5 m).
Qualité des milieux
Le diagnostic des rivières
Un diagnostic hydromorphologique des cours d'eau a été engagé à l'échelle du bassin versant afin de caractériser la qualité des milieux aquatiques, en étudiant la qualité des berges et sa végétation (ripisylve), la qualité du fond des cours d'eau (granulométrie), la diversité des faciès d'écoulement (alternance de radiers , plats, mouilles ...) la connexion du cours d'eau avec des zones humides, les freins au libre écoulement de l'eau.
Il s'avère que la dégradation des lits, des berges et des ripisylves atteint 60% à 70% des linéaires de l'ensemble des cours d'eau du bassin.
La qualité paysagère du bassin versant
Les espèces protégées
Plusieurs espèces animales rares et protégées sont présentes sur le bassin versant et certaines d'entre elles sont inféodées aux milieux aquatiques dont elles ont besoin pour accomplir leur cycle de vie. Parmi celles-ci, des espèces emblématiques peuvent être citées :
- L'écrevisse à pieds blancs (Austropotamobius pallipes), dont seulement deux populations relictuelles subsistent sur le bassin versant ;
- L'agrion de Mercure (Coenagrion mercuriale) et l'agrion orné (Coenagrion ornatum), petites libellules (demoiselles) bleues qui fréquentent les cours d'eau ou fossés à très faible courant d'eau, avec une végétation aquatique assez développée et un ombrage très limité. La région Bourgogne a une responsabilité forte vis-à-vis de la préservation de l'agrion orné dont la répartition française se limite principalement aux départements de la Nièvre et de la Saône-et-Loire ;
- La Leucorrhine à gros thorax (Leucorrhinia pectoralis), libellule présente uniquement sur certaines mardelles forestières de Prémery, où l'on retrouve également des amphibiens tels que le Triton crêté (Triturus cristatus) et le Triton marbré (Triturus marmoratus) ;
- La Cigogne Noire (Ciconia nigra), espèce forestière nicheuse sur le bassin versant et qui se nourrit préférentiellement de poissons dans des ruisseaux ;
- Le Sonneur à ventre jaune (Bombina variegata), amphibien qui a la particularité de fréquenter des ornières forestières, mais aussi des suintements, des prairies humides, des mares et des ruisseaux ;
- Le castor d'Europe (Castor fiber), présent sur l'ensemble du bassin versant et dont les populations semblent avoir progressées ces dernières années ;
- La Cistude d'Europe (Emys orbicularis), tortue d'eau douce qui a été découverte sur l'aval du bassin versant, qui fréquente les zones boueuses, telles que les étangs dont elle profite des digues pour se chauffer au soleil.
L'instauration d'une Réserve Naturelle Régionale sur les Mardelles forestières de Prémery permettra d'engager des actions en faveur d'espèces animales ou végétales rares. Le bassin versant de la Nièvre est également concerné pour le sud-est de son territoire par la zone Natura 2000 des Amognes ; ce site prend particulièrement en compte la préservation de la Cigogne noire, de l'écrevisse à pieds blancs et du Sonneur à ventre jaune.
Les espèces exotiques envahissantes
L'Union Internationale pour la Conservation de la Nature définit une espèce invasive comme « une espèce qui, s'étant établie dans un nouveau domaine géographique pour elle, y est un agent de perturbation et nuit à la diversité biologique. ».
Sur le bassin versant, plusieurs espèces animales et végétales répondent à cette définition dont les renouées asiatiques pour la flore, les ragondins et les écrevisses américaines pour la faune. Elles peuvent être vecteurs de maladies (aphanomycose ou peste de l'écrevisse, leptospirose), concurrencer nos espèces indigènes, homogénéiser les habitats naturels.
Les moyens actuels de lutte contre ces espèces permettent au mieux de contenir leur progression.
La régulation des populations de ragondins et de rats musqués sur le bassin versant
Un programme de régulation des populations de ragondins est instauré à compter de 2016 dans le cadre de la mise en œuvre du Contrat Territorial des Nièvres. La FREDON de Bourgogne est chargée de la coordination de cette opération, en mettant en place et en assurant le suivi du réseau de bénévoles intervenant dans la lutte.
Pourquoi réguler les populations de ragondins et de rats musqués ?
Le Ragondin (Myocastor coypus), tout comme le Rat musqué (Ondatra zibethicus), est un animal aquatique invasif originaire d’Amérique du Sud, qui s’est très bien et vite acclimaté à nos régions tempérées, au point d’envahir les cours d’eau, chenaux et étangs. Ses populations, au développement exponentiel du fait de l’absence de prédateurs naturels, engendrent de nombreuses nuisances pour l’Homme et l’Environnement.
En effet, ce rongeur véhicule plusieurs zoonoses, maladies animales transmissibles à l’Homme et aux animaux domestiques, dont la leptospirose. Plusieurs cas de cette maladie bactérienne, parfois mortelle, sont révélés chaque année en Bourgogne. Le risque sanitaire est donc réel, sachant que la contamination peut avoir lieu par un simple contact avec de l’eau souillée par l’urine de l’animal. Chez les animaux d’élevage, elle provoque généralement des avortements et des troubles de la reproduction.
De plus, pour son habitation, le ragondin creuse des terriers dans les berges des cours d’eau ou des digues, ce qui a pour effet de provoquer des dégâts importants sur le réseau hydrographique, par les risques de fuite de lagunage, d’inondation, d’envasement des cours d’eau, d’effondrement des berges…
Par ailleurs, de par son régime alimentaire, au-delà des dégâts causés aux productions agricoles (maïs, colza, betteraves, potagers…), le ragondin peut également se retrouver à l’origine de la disparition de certains écosystèmes, perturbant ainsi l’équilibre biologique des milieux (roselières, frayères, mares, etc.) avec un impact direct sur certaines espèces animales et végétales endémiques de nos régions.
Pour toutes ces raisons, le ragondin est classé nuisible sur l’ensemble du territoire national.
Le programme de régulation des populations de ragondins et rats musqués
Un réseau de bénévoles, chasseurs, piégeurs agréés ou non, est en cours de constitution pour intervenir à l’échelle du bassin versant des Nièvres, comprenant les rivières principales et ses affluents, afin de couvrir toutes les zones du territoire et garantir un maximum d’efficacité à ce programme de régulation.
Quatre réunions publiques d’information et de présentation du programme ont à ce titre eu lieu courant juin sur les communes de Poiseux, Dompierre-sur-Nièvre, Coulanges-les-Nevers et Saint-Benin-des-Bois.
Téléchargez le diaporama de présentation du programme
Pour la première année d’action, la mise à disposition de matériels de piégeage sera réalisée (une commande est en cours, pensez à manifester votre intérêt avant le 1er octobre auprès de l’animateur FREDON dont les coordonnées figurent sous l’article), ainsi qu’une indemnisation à hauteur de 2€ par prise prouvée pour les bénévoles n’ayant pas bénéficié d’une aide matérielle. Toutefois, le programme fonctionnant avec des enveloppes budgétaires globales, le montant de l’indemnisation pourra être réévalué selon le nombre de prises réalisées au cours de l’année sur l’ensemble du territoire d’action.
Pour davantage de renseignements, merci de contacter l’animateur FREDON en charge de ce dossier :
NicolasGAMB
Chargé de missions – FREDON Bourgogne
03 80 25 95 40 - 07 80 01 14 25 )