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titre-imgUne rivière qui subit des pressions

Le piétinement du bétail

Au pâturage, l'alimentation du bétail, et plus particulièrement des bovins, s'effectue très souvent directement aux rivières et ruisseaux. Cette pratique engendre une dégradation des berges, préjudiciables aux usages et aux milieux naturels.
Les effets néfastes du piétinement se répercutent sur :

  • la santé animale : risque de contamination des animaux, l'abreuvement des bêtes aux cours d'eau favorise l'apparition de maladies. Les animaux boivent moins d'eau lorsqu'elle est de piètre qualité, ce qui conduit à une réduction de la productivité, notamment en élevage laitier,
  • la qualité des eaux : contamination des eaux de surface. La matière organique et les éléments nutritifs présents dans les déjections animales s'ajoutent à ceux contenus dans les rejets domestiques, industriels et agricoles (lessivage des fertilisants organiques et minéraux ou problème de stockage des effluents),
  • l'état des sols : phénomènes d'érosions : le surpâturage et le piétinement des berges par le bétail peuvent nuire au bon fonctionnement écologique des cours d'eau. En effet, ces pratiques participent à l'érosion des berges, au colmatage des frayères, à l'envasement des ouvrages et à l'altération de la qualité des eaux,
  • la banalisation des habitats naturels : l'accès direct des animaux aux cours d'eau se traduit par la disparition de la végétation des berges et du système racinaire, ce qui provoque : l'érosion des berges et des crues importantes, la disparition d'habitats et de zones ombragées créés par les racines dans le cours d'eau et par les parties aériennes de la ripisylve, une altération de la qualité physico-chimique des eaux. Les fertilisants et les matières organiques contenus dans le ruissellement ne sont plus filtrés ni consommés par la végétation des berges.

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Les passages à gué

La traversée des ruisseaux par des engins agricoles ou du bétail favorise la mise en suspensions des particules fines. Ces particules vont se déposer sur le fond du lit dans les zones d'eau lentes et provoquer un phénomène de colmatage appelé plus communément l'envasement. Ce phénomène est très néfaste pour le développement et le maintien de la vie aquatique.

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Les travaux hydrauliques

Les travaux hydrauliques de curage, de recalibrage et de rectification de méandres réalisés au cours des siècles et principalement durant le XXème ont rendu les cours d'eau rectilignes et incisés, altérant leur bon fonctionnement. En effet, ces opérations des grandes envergures, permettant de drainer les zones agricoles, ont provoqué une modification du profil en long et du profil en travers dégradant plusieurs compartiments de la rivière :

  • Le rescindement des méandres a diminué le linéaire des cours d'eau et accentué leur pente. Les pouvoirs écrêteur de crue et tampon de la rivière ont alors été fortement altérés. Le temps de concentration est donc diminué. Les phénomènes de crues deviennent plus fréquents, plus rapides et plus extrêmes. A l'opposé, les étiages sont plus sévères et durent plus longtemps.
  • L'incision du lit (enfoncement) a provoqué la déconnexion de la rivière avec son lit majeur et ses annexes hydrauliques comme les bras morts, les zones humides. De nombreux habitats disparaissent (frayères, caches, marais...) affectant fortement la biodiversité.

Le bassin versant des Nièvres n'a pas échappé à l'ensemble de ces travaux et de nombreux secteurs sont concernés (rivière rectiligne, déplacée, incision prononcée du lit).

 

Rectification

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L'aménagement du lit majeur

Les villes se sont souvent construites autour d'un cours d'eau. Au fil des années, elles ont progressivement aménagé ses berges et ses abords immédiats pour récupérer des espaces plats, continus, agréables et faciles à urbaniser.
Cette évolution urbaine a des conséquences souvent désagréables sur le bon fonctionnement de la rivière :
Une rivière, même lorsqu'on la croit « domestiquée » reste imprévisible. Les crues dites extrêmes sont par définition rares. Elles se produisent peut-être une fois par siècle, ce qui permet de dire « on n'a jamais vu ça avant », mais elles se produisent ou se produiront de façon certaine. Lorsqu'elles se produisent, les aménagements supposés réguler ou contrôler la rivière (barrages, digues) s'avèrent toujours insuffisants et les riverains s'étonnent que l'eau puisse « sortir de son lit » pour venir inonder leurs biens.
L'urbanisation et l'imperméabilisation des sols suppriment les zones naturelles comme les zones humides, concentrent les eaux plus rapidement et augmentent ainsi les phénomènes extrêmes.
L'aménagement du lit et des berges avec des techniques non adaptées (mur, rivière enterrée) artificialise la rivière et diminue fortement la biodiversité par suppression des habitats nécessaires au maintien de celle-ci.

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Les ouvrages hydrauliques

Le bassin versant de la Nièvre comporte un grand nombre d'ouvrages hydrauliques, témoins d'un passé industriel qui a fortement marqué le paysage et les cours d'eau. En effet, la plupart des ouvrages existant actuellement, ou dont les traces sont encore visibles, sont la conséquence d'une exploitation d'énergie hydraulique débutée au XIXème siècle et poursuivie pour certains sites jusqu'à la fin du XXème siècle.
Ces ouvrages (plus d'une centaine) font partie intégrante de l'histoire et de la culture locale, mais font aujourd'hui l'objet de gestions contrastées. Certains sont parfaitement entretenus et opérationnels (d'un point de vue de la gestion des débits, l'apport d'énergie ayant disparu), alors que d'autres subsistent à l'état de ruines (mais ont encore un impact sur le milieu aquatique).
L'impact des ouvrages sur les milieux aquatiques peuvent se décliner en deux grandes catégories :

  • Des écoulements fortement modifiés par l'effet « plan d'eau » :
    A l'amont des ouvrages, la rivière se comporte comme un plan d'eau profond, large avec une vitesse d'écoulement ralentie.
    L'effet « plan d'eau » se traduit par une homogénéisation des habitats aquatiques avec des berges abruptes, un lit plus envasé, et des écoulements uniformes. Les variations saisonnières des débits sont atténuées, les petites crues supprimées.
    Cette perte d'habitats se caractérise par une population piscicole et invertébrés moins diversifiée.Le phénomène d'eutrophisation, lié à la richesse en phosphore de l'eau, peut être accentué par ces retenues. Celles-ci contribuent au réchauffement et à la désoxygénation de l'eau en période estivale. Ce phénomène d'eutrophisation se traduit par un développement d'algues excessif (important au moment des basses eaux).
  • Le cloisonnement des rivières
    Les ouvrages hydrauliques empêchent ou freinent aussi la circulation des poissons et des sédiments de l'amont à l'aval (sable, gravier, cailloux). La mobilité des espèces piscicoles dont le brochet/ truites, et l'accès à leurs habitats pour leur reproduction, leur alimentation et leur croissance, est restreinte voire condamnée par ce cloisonnement des rivières.

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Les rejets divers

Les rejets ponctuels sont de nature diverse tant sur la source de pollution que l'impact sur le milieu naturel. On peut citer trois grandes familles de rejets ponctuels :

  • Les eaux usées domestiques (traitées ou non).
  • Les rejets ponctuels agricoles,
  • Les rejets industriels

Les pollutions diffuses

La pollution diffuse est une pollution des eaux due non pas à des rejets ponctuels et identifiables, mais à des rejets issus de toute la surface d'un territoire et transmis aux milieux aquatiques de façon indirecte, par ou à travers le sol, sous l'influence de la force d'entraînement des eaux en provenance des précipitations ou des irrigations.
Les pratiques agricoles sur la surface cultivée peuvent être à l'origine de pollutions diffuses par entraînement de produits polluants dans les eaux qui percolent ou ruissellent. La pollution diffuse est d'autant plus préjudiciable que le nombre de sites concernés (à l'origine des pollutions) est important.
Les sources de pollutions sont principalement les intrants agricoles pour la fertilisation (nitrate, phosphate) mais aussi les produits phytosanitaires (pesticides, herbicides).

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L'implantation d'espèces végétales et animales envahissantes

On considère comme invasives les plantes exotiques introduites qui, par leur prolifération, produisent des changements significatifs au niveau des écosystèmes. L'introduction des espèces exotiques est un phénomène qui existe depuis de nombreux siècles. Toutefois, le rythme actuel et l'intensité de leur propagation sont tellement importants, qu'on observe aujourd'hui une modification complète de certains écosystèmes avec un remplacement des espèces indigènes par des espèces exotiques envahissantes.
Les espèces végétales et animales invasives induisent de nombreuses nuisances. Leurs proliférations, lorsque les peuplements sont importants, modifient le fonctionnement, la composition ou la structure des milieux aquatiques. Elles concurrencent ainsi les espèces indigènes jusqu'à entrainer parfois leur disparition.
Elles représentent également une gêne pour les usages, c'est-à-dire pour les activités de loisirs, l'agriculture, la pêche... On considère qu'elles représentent l'une des causes majeures d'appauvrissement de la biodiversité.
Les espèces rencontrées sur le bassin versant sont nombreuses :
La renouée du Japon : Originaires d'Extrême-Orient et introduites comme plantes ornementales et fourragères, ces espèces vivaces se développent facilement. Formant des populations au feuillage dense qui apporte de l'ombre, elles menacent la flore indigène et favorisent l'érosion des berges et des cours d'eau.
La plante se reproduit principalement par ses rhizomes (reproduction végétative) mais aussi par pollinisation (reproduction sexuée).
Elles sont difficiles à éliminer et résistent au gel, à la fauche et à la pollution ce qui explique leur forte prolifération. Le territoire est touché par des foyers erratiques qui apparaissent en bord de route et en zone urbanisées.

Le robinier faux acacia : Originaire de la région des Appalaches à l'est de l'Amérique du Nord, cet arbre atteint 20 à 30 mètres de haut. Il est très souvent drageonnant et forme des bosquets parfois envahissants. Le tronc est gris-brun avec une écorce épaisse profondément crevassée dans le sens longitudinal. Les drageons et les jeunes branches sont épineux.

Le ragondin : Le ragondin (Myocastor Coypus) est un mammifère originaire d'Amérique du Sud. Introduit en Europe au XIXème siècle pour l'exploitation de sa fourrure. Tous les individus présents en Europe proviennent d'évasions ou de lâchés volontaires. Il est très présent dans la vallée des Nièvres.
Le ragondin, en creusant ses terriers est souvent la cause d'éboulement des digues et de berges. Du fait de son régime alimentaire il contribue à détruire l'habitat d'autres espèces, souvent protégées, il crée des dégâts parfois importants dans les cultures...

Les écrevisses américaines : L'écrevisse américaine (Orconectes limosus) est une espèce nord-américaine (originaire de l'Est des Etats Unis), introduite il y a plus de 100 ans en Europe. C'est un crustacé de la famille des Cambaridae. Elle a une couleur vert olivâtre. La suture brune sur les segments abdominaux serait caractéristique de l'espèce ; la forme du rostre est souvent utilisée dans les clés de détermination. Bien qu'étant capable d'atteindre des longueurs de 120 à 140mm, la taille habituelle se situe aux alentours de 70 à 80mm.
Cette espèce rentre en concurrence avec les espèces d'écrevisses locales comme l'écrevisse à pieds blancs (Austropotamobius pallipes) et l'écrevisse à pieds rouges (Astacus astacus), et a participé à la disparition quasi complète de ces espèces d'écrevisses autochtones. L'écrevisse américaine est plus résistante aux maladies et aux pollutions. En s'intégrant au milieu, elle est entrée en concurrence alimentaire avec les autres et elle a fini par prendre leur place. Elle s'installe volontiers dans des endroits vaseux mais se loge aussi dans les berges des canaux, où elle y cause des dégâts en creusant des galeries qui fragilisent les berges.

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